9/18/2018 1 Commentaire Les méandres de la recherche
Et puis tout change. Jeudi 13 septembre, nous réalisons une première interview. Avec Omar donc, auteur et metteur en scène syrien. Nous nous connaissons déjà un peu, et il a accepté de nous servir de « cobaye », de se prêter au jeu des questions, afin même de pouvoir les remettre en question. Omar commence par une mise en garde de taille. Tout ce qui va être dit est bien réel. Ce ne sont pas des histoires, bien que je veuille en faire les lignes narratives d’un spectacle à venir. Il me rappelle : toi tu es loin de nous, de notre réalité, mais ce ne sont pas des historie, ce sont nos existences. Puis l’interview est passionnante, il parle avec intelligence et humour des situations terribles qu’il a traversées, de la rapidité avec laquelle il a pris des décisions irrévocables et lourdes de conséquences. Il parle de la combativité et du désespoir, de la façon dont le regard qu’il porte sur l’existence a changé. De la façon dont son existence elle-même a changé. Il raconte comment depuis qu’il est à Beyrouth, il ne sort quasiment plus de chez lui mais a besoin de temps. Pour penser. Réfléchir. A lui même et au monde. Omar a une connaissance solide de l’histoire, et une réflexion très profonde sur l’état socio-politique du monde arabe, sur ses complexités communautaires. Et beaucoup d’humour. C’est rare. C’est le premier moment où je suis convaincue de la nécessité de ce projet et de ces paroles, et de ma présence ici. Le temps n’a plus d’importance : ce qui importe c’est de récolter cette parole, d’offrir cet espace de réflexion et de formulation. Puis de trouver la forme adéquate pour partager ces trajectoires personnelles.
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AuteurLeyla-Claire Rabih est metteur en scène et traductrice. Formée à la mise en scène à Berlin, elle travaille en France et en Allemagne et axe son travail autour des écritures contemporaines. Elle dirige la compagnie Grenier/Neuf, installée à Dijon. De 2011 à 2018, elle co-dirige, avec Frank Weigand, « SCENE», anthologie de textes de langue française traduits en allemand. Depuis 2013, elle travaille autour de la Syrie et crée Chroniques d’une révolution orpheline, à partir de trois textes de Mohammad Al Attar. Archives
Octobre 2018
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